• ALERTE SAONE

     

     

               POLLUTION

     
               La Saône et ses poissons de fond contaminés

    par les PCB

    Après le Rhône et le Doubs, une partie des poissons de la Saône sont contaminés par les PCB. C'est un pêcheur professionnel qui a souhaité briser le silence afin d'accélérer l'interdiction partielle de la pêche dans la rivière.

     


         Contaminés ! Avec des charges en PCB bien supérieures au taux normal, les poissons de fond -silures, anguilles, brèmes, carpes ou tanches- de la Saône sont impropres à la consommation.
    L'information, qui n'est pas encore officielle devrait faire l'effet d'une bombe dans le domaine de la pêche et de la protection de l'environnement. C'est d'ailleurs un pêcheur professionnel, Didier Bretin, président de l'association interdépartementale des Pêcheurs Professionnels de la Saône et du Haut-Rhône, qui a décidé de briser le silence sur la pollution qui touche la Saône.
    « Je veux dénoncer le fait que l'information soit restée confidentielle, dénoncer le temps mis pour constater cette pollution et le temps qui sera pris avant de décider d'une interdiction de la pêche. Pour le Rhône, il a fallu huit mois avant que l'arrêté d'interdiction ne soit pris en 2005. Je souhaite que la pêche soit fermée, même si cela va à l'encontre de mes intérêts. »
    Pratiquées en mai dernier sur trois sites le long de la Saône, les premières analyses dont nous avons eu connaissance font effectivement état de taux de concentration en PCB très largement supérieurs aux normes européennes chez les poissons de fond. À Ouroux-sur-Saône, par exemple, deux des trois carpes pêchées affichaient un taux de 15,36 picogrammes/kg et 8,36 picogrammes/kg, pour une concentration maximale admise à 8 picogrammes. Soit pour l'une au moins, un taux deux fois supérieur à la normale. Même constat du côté des anguilles, avec deux cas au-dessus du seuil de tolérance (21 picogrammes pour 12 tolérés). En revanche, les analyses menées chez les poissons de pleine eau (sandres, brochets, perches et gardons) sont dans les normes.

      

     17 poissons sur 20 au-dessus des normes;
    « Une nouvelle analyse dont nous avons eu connaissance le 29 janvier dernier en Préfecture, indiquait que sur 20 poissons analysés, 17 étaient largement au-dessus des normes en taux de PCB », ajoute Didier Bretin. D'où son cri d'alerte afin d'accélérer une prise de conscience de tous sur la situation de la Saône.

    L'interdiction ? Une question de semaines;
    Du côté de la Préfecture, on confirmait hier soir la pollution des profondeurs de la Saône et des poissons qui y vivent. Pour Christian Chassaing, directeur de cabinet du Préfet, « les analyses faites et qui demandent à être confirmées par l'A.F.S.S.A. montrent effectivement un dépassement des taux de PCB. C'est une pollution qui est prise en compte et qui ne concerne que les poissons de fond (NDLR : qualifiés de bio-accumulateurs). Cela ne concerne donc pas tous les poissons. »
    Si l'interdiction de la consommation et de la commercialisation de ces espèces n'est pas encore tombée, elle ne devrait visiblement pas tarder. « C'est une question de semaines, confirmait-on hier du côté de la Préfecture. L'arrêté devrait être pris après une coordination entre les différentes préfectures concernées le long de la Saône. »
    Selon nos informations, cette interdiction d'une partie de la pêche pourrait s'étaler du confluent du Doubs avec la Saône jusqu'au Rhône. Quant aux raisons de la pollution, les analyses ne permettent pas de les déterminer. Lui aussi pollué, le Doubs a pu contaminer la Saône, mais il est aussi possible que la pollution ait été plus locale, les PCB ayant été très largement utilisés par l'industrie pendant près de 50 ans.


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